
7 curiosités de la langue espagnole qui vont te faire sourire (et réfléchir)
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Tu parles espagnol depuis quelque temps, tu fais des phrases, tu conjugues… et pourtant, il y a encore des curiosités de la langue espagnole qui te laissent perplexe – ou qui te donnent carrément envie d’envoyer valser tes fiches de grammaire. Tu n’es pas seul·e. Certaines subtilités de l’espagnol intriguent, déstabilisent, ou donnent juste envie de dire : « Mais pourquoi ?! »
Et si, justement, ces petites bizarreries étaient l’occasion de mieux comprendre la logique profonde de la langue espagnole ? Voire… de mieux te connaître en tant qu’apprenant·e ?
Aujourd’hui, je t’emmène découvrir 7 curiosités linguistiques espagnoles qui, à défaut de te rendre bilingue en 5 minutes, vont à coup sûr t’aider à progresser en conscience. Et avec le sourire.
1. Les adjectifs qui changent de sens… selon leur place
Tu crois que l’adjectif, qu’il soit placé avant ou après le nom auquel il se rapporte, signifie la même chose ? En espagnol… pas toujours.
➡️ Un gran hombre ≠ un hombre grande
➡️ Una simple pregunta ≠ una pregunta simple
➡️ Mi antigua profesora ≠ mi profesora antigua
Explications.
➡️ Un gran hombre ≠ un hombre grande
, par exemple, pour « grande » :
- Adjectif avant = subjectif, affectif, symbolique → “grande” dans le cœur.
- Adjectif après = objectif, descriptif → “grande” par la taille.
➡️ Una simple pregunta ≠ una pregunta simple
- Una simple pregunta = juste une question, rien de plus
👉 Il y a ici une insistance sur la modestie apparente de la demande, souvent pour souligner qu’on n’exagère pas.
Exemple : Te hago una simple pregunta, no me juzgues.
= Je te pose une simple question, ne me juge pas. - Una pregunta simple = une question facile, pas compliquée
👉 Ici, l’adjectif décrit objectivement le niveau de difficulté.
Exemple : Era una pregunta simple, no entiendo por qué no respondiste.
= C’était une question facile, je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas répondu.
🎯 En résumé :
- simple avant = modeste, sans exagération
- simple après = facile, pas complexe
➡️ Mi antigua profesora ≠ mi profesora antigua
- Mi antigua profesora = mon ancienne prof (celle d’avant, que je n’ai plus)
👉 “Antigua” placé avant prend le sens temporel : ce n’est plus elle. - Mi profesora antigua = ma prof âgée / ancienne (dans le sens vieille)
👉 Placé après, ça devient un jugement descriptif : son âge, son ancienneté, son style.
🎯 Résumé :
- antigua avant = ancienne dans le temps (ex : ex-prof)
- antigua après = vieille (dans le sens usé, daté, âgé…)

✅ Pourquoi c’est important de repérer ce fonctionnement ?
Parce que ça montre que l’espagnol encode l’intention dans la structure.
→ Tu places un mot avant… et c’est ton point de vue qui parle.
→ Tu le mets après… et c’est un fait brut.
Et cela marche ainsi avec pas mal d’adjectifs, ce qui donne des situations très utiles pour la vie réelle :
un chico pobre → un garçon sans argent ».
una triste historia → une histoire triste (au sens émotionnel)
una historia triste → une histoire tragique, objectivement triste
un pobre chico → un garçon qui fait pitié
Bref, à toi de repérer les différents sens des adjectifs selon leur place (avant ou après le nom), quand tu les rencontres au quotidien. Tu verras, c’est très instructif!
2. L’impersonnel sans « on »
En français, on adore ce petit « on » fourre-tout :
- On m’a dit que…
- On frappe à la porte…
- On va au cinéma ce soir?
Mais une autre des curiosités de la langue espagnole, c’est que l’équivalent de ce pronom n’existe pas. A la place, plein de possibilités différentes de traduction :
- Se dice que… (on dit que…)
- Llaman a la puerta (quelqu’un frappe à la porte)
- Me dijeron que… (ils m’ont dit que… mais qui, mystère)
- ¿ Vamos al cine esta noche ?
✅ Pourquoi c’est fascinant ? Parce que la langue espagnole efface volontairement le sujet quand il n’est pas essentiel. et surtout, elle possède une traduction diffférente pour exprimer chaque nuance de ce pronom indéfini français.
→ Ce n’est pas flou, c’est élégant.
3. « Gustar » et les verbes qui se conjuguent sur le même modèle : quand le sujet change de camp
Tu veux dire « j’aime le chocolat » ? Facile : Me gusta el chocolate. Mais attends… pourquoi ce n’est pas Yo gusto el chocolate ?
→ Parce que c’est le chocolat qui te plaît. Littéralement, le chocolat me fait de l’effet.
Et ce n’est pas que « gustar » :
- Me interesa el tema (le sujet m’intéresse)
- Me molesta el ruido (le bruit me gêne)
- Me duele la cabeza (j’ai mal à la tête)
✅ Pourquoi c’est passionnant ? Parce que cette structure renverse notre logique habituelle : le sujet grammatical devient ce qui nous affecte. C’est la langue de la réception, de la sensation.

4. Les prépositions qui disent autre chose
Parmi les curiosités de la langue espagnole, les prépositions, qui diffèrent souvent de celles employées en français. Tu veux dire « je rêve de toi » ? En espagnol, ce sera soñar contigo.
Quelques pièges :
- penser à → pensar en
- entrer dans → entrar en
- s’intéresser à → interesarse por
- compter sur quelqu’un → contar con alguien
✅ Pourquoi c’est subtil ? Parce que la préposition colore le sens :
- pensar en alguien = penser à quelqu’un (image mentale)
- pensar de algo = avoir un avis sur quelque chose
→ Chaque préposition espagnole est un petit prisme qui change l’angle de vue.
5. Les diminutifs… pas si petits que ça
Tu crois que cafecito est juste un mot mignon pour « petit café » ? Faux. C’est un mot affectueux.
Le « -ito » ou « -ita » espagnol ne marque pas que la taille, mais aussi :
- la douceur (momentito, abuelita)
- la politesse (espéreme un segundito)
- la tendresse (mi cielito)
✅ Pourquoi c’est puissant ? Parce que le diminutif en espagnol est une grammaire de l’affect. Il ajoute de l’émotion au message. Et ça, en français, on ne sait pas faire.
6. Les pronoms postposés : une autre des curiosités de la langue espagnole
- Je vais te le dire → Voy a decírtelo
- Dis-le-moi → Dímelo
- Tu es en train de me le dire → Estás diciéndomelo
Tu vois la différence ? En espagnol, les pronoms se collent à la fin du verbe à certains modes (infinitif, impératif, gérondif). C’est ce qu’on appelle l’enclise.
✅ Pourquoi c’est intéressant ? Parce que la phrase devient fluide, presque musicale. L’espagnol aime les mots qui s’enchaînent, qui s’enlacent. Une langue sensuelle, littéralement.
7. Le subjonctif futur (mais pas comme chez nous)
- Quand il arrivera, je te le dirai → Cuando llegue, te lo diré.
- Dès qu’il finira → En cuanto termine…
✅ Pourquoi c’est déroutant ? Parce que là où on mettrait deux futurs, l’espagnol met du subjonctif pour parler d’un futur incertain.
→ Le subjonctif espagnol est un mode du doute, de l’éventuel, de l’hypothèse. C’est un bijou de finesse qui te fait comprendre que le futur… n’est jamais certain.
Et toi, quelles curiosités de la langue espagnole t’ont le plus intrigué·e ?
Tu les avais toutes repérées ? Laquelle t’a le plus surpris·e ? Viens m’en parler sur Instagram ou sur la page Facebook du Blog.
Le but de cet article était d’éveiller ta curiosité et de te donner envie d’investiguer par toi même un peu plus loin les mécanisme de chacun des points évoqués. Pour certains, il te suffira de cliquer dans le liens présents dans les différents paragraphes de cet article.
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